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d'activité
et de responsabilité sociale
et environnementale
2022
En route vers demain

Édito

Interviews réalisées au printemps 2023

Emmanuel Auneau et Patrick Maciejewski
De droite à gauche : Patrick Maciejewski, Président de la CTS, Conseiller de l’Eurométropole de Strasbourg et Premier adjoint au maire de Schiltigheim et Emmanuel Auneau, directeur général de la CTS.

La CTS a été particulièrement impactée par la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. Peut-on enfin parler d’un retour à la normale en 2022 ?

Emmanuel Auneau : « Le début de l’année 2022 a encore été marqué par le Covid-19 et un fort taux d’absentéisme dans nos rangs. Cela nous a contraint à adapter notre offre de service. Les choses ont ensuite évolué positivement au point de pouvoir dire que notre entreprise a retrouvé une vie normale. Après avoir adopté d’autres comportements au plus fort de la crise sanitaire, les clients ont, quant à eux, repris globalement leurs habitudes dans nos bus et nos trams. Nous avons même connu notre meilleur mois de décembre en cette année 2022. Jamais nous n’avions vendu autant de tickets unitaires. Nous avons bénéficié du succès du marché de Noël de Strasbourg, qui a attiré 2,8 millions de visiteurs, tout comme nous avons contribué à sa réussite en assurant 100 % du trafic pendant toute sa durée. »

L’année 2022 est synonyme d’inflation et d’explosion des coûts de l’énergie. Comment la CTS s’est-elle mobilisée pour y faire face ?

Emmanuel Auneau : « Notre stratégie d’achat d’énergie nous a toujours permis de gérer nos approvisionnements et leurs coûts sur le long terme. Cependant, face au défi sans précédent auquel nous sommes confrontés depuis le début de l’année 2022, nous avons dû nous réinventer et faire preuve d’une grande réactivité pour acheter différemment et le moins cher possible. En parallèle, nous avons élaboré puis instauré à l’automne un plan de sobriété. Il nous a permis d’identifier des pistes d’économies, en matière de conduite entre autres, et nous appelle depuis à imaginer d’autres façons d’exploiter notre réseau. À l’avenir, nous allons diversifier toujours plus nos sources d’approvisionnement et assurer nous-mêmes une partie de nos consommations, notamment en équipant notre dépôt de Cronenbourg en panneaux photovoltaïques. Plutôt que de nous morfondre, nous avons saisi cet enjeu de sobriété pour relancer des projets et en initier de nouveaux. »

Patrick Maciejewski : « Dès que nous avons senti les prémices de la crise énergétique, nous nous sommes dit qu’il était impossible de nous résigner. Il fallait agir. Si nous avions paniqué, nous aurions dû réduire nos activités et notre effectif. Au contraire, nous avons embauché 202 nouveaux salariés en CDI pour accompagner le développement programmé du réseau. Nous avons de la chance, nos métiers conservent une belle attractivité et l’entreprise jouit d’une belle image. On le ressent en interne. Il y a de la fierté et un fort sentiment d’appartenance chez nos collaborateurs. L’ambiance est bonne. En 2022 tous les syndicats ont validé les négociations annuelles obligatoires (NAO) et fait un communiqué commun pour le dire. Pour revenir à la crise, si nous n’avions pas vite réagi, notre facture énergétique serait passée de 6 à 45 millions d’euros en 2022. Elle a finalement été réduite de 3 millions d’euros par rapport au budget prévisionnel, du fait d’une baisse de nos consommations associée aux mesures de l’État. Certes, nos dépenses vont doubler en 2023, mais elles resteront limitées par rapport à celles d’autres réseaux. C’est bien pour l’entreprise et pour l’Eurométropole de Strasbourg, notre autorité organisatrice. »

En savoir plus sur nos mesures en sobriété

Le contexte ne remet donc pas en cause la place de la CTS au cœur d’une révolution des mobilités promue par l’Eurométropole ?

Patrick Maciejewski : « La CTS est et reste le bras armé de l’Eurométropole. Même si le contexte nous oblige à la sobriété, nous allons tout faire pour réaliser la feuille de route qu’elle nous a confiée. Les enjeux sont trop importants. L’extension de la ligne G de BHNS, entre les quartiers strasbourgeois de la Gare et du Danube, va changer les habitudes dès sa mise en service en novembre 2023. Nous nous attendons donc à une nouvelle augmentation de la fréquentation. Il en sera de même avec le prolongement de la ligne F du tram jusqu’à Wolfisheim en 2025, puis avec le tram Nord jusqu’à Schiltigheim et Bischheim à l’horizon 2026. Pour définir le tracé de ce dernier, l’Eurométropole a initié en 2022 un mode de concertation inédit. Les habitants ont pu se prononcer sur les moindres détails du projet. Cela rejoint pleinement la volonté de la CTS d’offrir des réponses concrètes à ses clients. »

Emmanuel Auneau : « L’Eurométropole attend autant de nous qu’elle nous accorde sa confiance. Malgré le contexte, elle n’a pas hésité en 2022 à augmenter considérablement sa contribution à notre fonctionnement par rapport à 2021. Celle-ci a atteint les 145 millions d’euros. Tout en veillant à nos finances, nous avons poursuivi nos projets internes, comme la construction d’un second atelier dans notre unité de production de la Kibitzenau. Nous avons aussi acheté du matériel roulant, ce que d’autres réseaux n’ont pas fait. Au cours de l’année, nous avons réceptionné 38 bus fonctionnant à l’électrique ou au gaz. Ils vont nous permettre d’accompagner l’essor du réseau tout en réduisant notre impact environnemental. Notre flotte sera 100 % propre à l’été 2023 ! Nous sommes donc en parfaite adéquation avec la Zone à Faible Émission ZFE instaurée par l’Eurométropole. »

En savoir plus sur les futures réalisations

Si le réseau tram va encore gagner en attractivité, qu’en est-il du réseau bus ?

Patrick Maciejewski : « Nos équipes ont travaillé toute l’année sur une restructuration du réseau bus dans les quartiers de la Meinau et du Neuhof. Celle-ci entrera en vigueur à la rentrée 2023. Nous allons lancer au même moment le concept Chron’hop qui va constituer un réseau de lignes structurantes à part entière. Celles-ci vont gagner en régularité et en fluidité grâce, notamment, à une montée toutes portes dans les véhicules. La qualité de ce service répond aux attentes de nos clients. Nous le leur devons surtout si nous voulons les encourager à abandonner l’usage individuel de la voiture. Nous leur devons aussi, de voyager en sécurité comme nous devons assurer à nos salariés des conditions de travail sûres. C’est la raison pour laquelle nous pouvons être fiers de la coopération étroite et efficace que nous avons avec les forces de l’Ordre, Gendarmerie nationale, Police nationale et Police municipale. »

Au cours de l’année 2022, la CTS a également préparé son passage sous le statut de société à mission qui a eu lieu ce 4 mai 2023. Pour quelles raisons ?

Emmanuel Auneau : « Créé par la loi PACTE de 2019, le modèle des sociétés à mission permet à une entreprise d’affirmer ses engagements et ses impacts positifs. Adopter ce modèle est une grande étape pour la CTS autant qu’une suite logique, pour ne pas dire une évidence. Nos valeurs de service public, nos ambitions communes en termes de diversité, de bien-être au travail, de citoyenneté ou encore d’impact environnemental nous ont, en effet, toujours guidées. En devenant une société à mission, nous renforçons ces dimensions en les inscrivant noir sur blanc dans nos statuts. Nous officialisons ainsi notre intention d’accomplir nos missions en recherchant sans cesse un impact positif sur la société et ce, qu’il soit social, sociétal ou environnemental. De cette manière également, nous faisons en sorte que tous nos futurs projets convergent vers nos objectifs statutaires quels que soient la direction de l’entreprise et ses actionnaires. »

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